Les galets polis par des myriades de chocs étalés sur d'innombrables années de travail marin pour une forme unique et résistante, compacte et mobile... individualités anonymes, mais hors de la régularité immobile et consternante de la sphère.

L'espace-temps des navires se mesure par unité, la coque, dont on ne connaît que les multiples entiers : monocoque, bicoque, multicoques, les demi-coques appartenant au domaine du projet lissé, et bicoque renvoyant moins à la vétusté du catamaran qu'aux premiers sous-marins, réalisés en deux coques jointées comme les noix.

Les pendules des carènes affichent le moment des coques, elles marquent le temps des monocoques, mais avec le retour du balancier, à nouveau la limite fluctue entre les oeuvres vives et les oeuvres mortes. A défaut d'être immortelles, pour que ces oeuvres soient mortes deux fois, auraient-elles plusieurs vies . Parallèles ou successives?

...et les flotteurs, concrétionnés, barbus, agités et tenaces, derniers témoins de corps morts précipités au fond.

...et l'objet d'art ultra marin toujours exotique, imputrescible, insubmersible, tricoque, la noix de coco...