Un art qui fait signe.

La balise, un art de la navigation... Le signe qui fait sens.

Phares, bouées, balises, signaux, limites et passages...

Perdu, je suis perdu...

À retrouver les questions de base, l'une des premières, c'est ce que je veux, tout mélangé que ce soit, besoin ou désir, du sein, de la mère absente, la nécessité de la retrouver, puisqu'elle ne vient pas n'y allons pas par quatre chemins, de se déplacer pour y aller, être perdu, à savoir où suis-je et dans quel état j'erre, comment m'y retrouver, pour pouvoir aller à sa rencontre, où la trouver, la découvrir où que ce soit.

L'art de s'y retrouver à la limite

L'artefact, la trace, c'est ce qui a bougé - artificiellement - ou cassé, ou marqué dans son rapport à tout le reste, un environnement identique: l'art, c'est une façon de voir la vie, - suivre l'art à la trace. L'art, signe de vie. L'art, c'est la vie... et la vie, c'est aussi de l'art.
De quoi ajouter aux réflexions depuis 1918, sur l'abstraction du "Carré blanc sur fond blanc" de Kazimir Malévitch : ce qui reste l'art, n'est plus à voir un carré blanc sur le fond blanc de la toile, comme dans le tableau du "Carré noir sur fond blanc", mais tient dans la limite, le cadre de la toile qui le différencie du mur blanc, aussi…

Le phare, comme l'art, c'est ce qui se voit mais ne se touche pas, à ce qui s'entend… c'est ce qui donne un sens à la sensation, pour mémoire, au delà de l'objet.

Balise, trace, signe, la branche cassée dans la forêt pour l'amazonien

L'argile ou la cire dérangée sur la tablette par le stylet pour le scribe

Le tesson dispersé émergeant sur son fond de vase pour l'archéologue, trace de l'art antique enfoui dessous

Le repérage de la position de la constellation ou de l'astre pour le circumnavigateur

Le photon émis caractérisant la particule sous le choc dans la chambre à bulles pour le physicien

La barrière corallienne tracée sur la carte des fonds sédimentaires minéraux non biologiques

Le jouet au fond de la mer témoin ou mémoire d'une déception ou des limites d'une forme de société

L'index qui désigne le repère à mémoriser, sur un fond indifférencié, il reste à le représenter...

Sans objet: pas de sens. L'objet fait sens, l'objet a un sens, assigné temporairement et parfois changeant. Ce que la mer garde, elle se l'approprie, dans des sens surprenants pour nos trafics. Quelles traces du sens du vent ? Après la représentation dans la mémoire et pour mémoire, commence l'histoire. Et la mémoire de l'eau dans l'eau, à la traîne au bout de la ligne, a été ensuite le filet : le réseau, c'est l'accès au souvenir, et ce que la maille laisse filer n'est pas retenu. Prélèvement limité obligatoire et/ou aléatoire... La trace, souvenir de la vie, mais pas de vie sans mémoire, génétique et plus encore, pour la reproduction et l'adaptation, l'évolution, le progrès... l'art comme la trace de la vie, de la vie après la mort, la cicatrice trace pour mémoire de la blessure réparée, la trace au bord de la voie de communication, l'art borde la voie, l'art borde la vie...

Remettre l'art en questions ? Qu'est ce que c'est que ça ? Qu'est ce que ça fait là ? Où va-t-on avec ça ? Sans oublier de se les poser quand elles se reposent.

L'art consubstantiel à la vie ?
La vie, c'est de l'art, l'art c'est la vie, tout un art de vivre...
(et si tout n'était que vérité ? l'art étant d'y trouver ses repères)