Deux pots à fraises nous éclairent sur la beauté des amphores    
   
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Voici un des plus simples exposés de l'art métapélagique : le mystère et l'épaisseur supposée de son histoire et de ses détours que le regard trouve dans le pot à gauche est bien plus attirant pour le regard que la simplicité dénuée d'histoire attribuée au pot de droite.
La mer en a transformé un en objet d'art, mais pas l'autre. Les 2 poteries sont pourtant visiblement de la même facture et de la même époque, pas très ancienne. Mais suffisante pour que la vie sous-marine ajoute à celui de gauche une allure bien particulière, un style, alors que le pot de droite, couvert dans la vase, ne conserve que le style dénudé de leur potier.

Et que font les fraises dans cette histoire ? Il s'agit bien de pots à fraises... oui, traditionnellement, pendant deux siècles au moins, en Provence, les fraises étaient vendues emballées dans ces pots... après leur arrivée d'Amérique du sud ramenées au 18ème siècle par le Lieutenant Fraisier, elles étaient cultivées à Beaudinard, et les pots fabriqués tout près, à Aubagne.
             Leur usage attesté par des gravures d'époque, qui ne laissent pas de doute sur leur fonction et leur origine, a été rétabli par les recherches de Jean Pierre Joncheray, qui ont fait autorité après leur parution dans Océans.
    Cet emploi a pourtant soulevé l'incrédulité, et bien d'autres fonctions ont été évoquées, notamment une utilisation comme crachoirs pendant la peste de 1720, mais ce n'est qu'une hypothèse : à l'expérience, impossible de cracher dedans sans tout recevoir en retour, (fâcheux, car en pleine épidémie, la peste était à transmission directe, pulmonaire) et pour recueillir le pus de bubons incisés, la forme en haricot était bien connue comme plus adaptée.